Aménagements extérieurs Tissot Piccand (2011)
SITUATION
Ces aménagements extérieurs avec bassin naturel et pavillon de détente ont été réalisés devant la villa Tissot Piccand à Cousset (cf sous réalisations en bois et Minergie).
CONCEPT
Lors de la construction de leur maison en 2003-2004, le couple Tissot Piccand n’avait pas un budget suffisant pour financer des aménagements extérieurs dignes de ce nom, mais avec du recul c’était une chance. En effet en 7 années ils ont ainsi eu le temps de s’approprier les lieux et ont eu envie de les aménager en les adaptant à leur mode de vie, à l’évolution de leur environnement et des techniques de la biodiversité.
Les étés de plus en plus chauds leur ont donné envie de fraîcheur et d’un endroit abrité et ombragé, mais distancé de la maison, leur permettant du même coup d’avoir un autre point de vue sur les alentours et leur propriété. De même se manifestait depuis longtemps le besoin de gérer de manière stricte et précise les différences de niveau entre la partie haute du terrain au niveau du rez et la zone intermédiaire de l’ancien jardin situé env. 1 m 20 en contrebas. Une autre volonté était de démarquer la propriété par rapport au voisinage d’un côté tout en améliorant la privacité et en unifiant la vision depuis la villa et sa terrasse en bois qui, par la même occasion, a été remise à neuf.
Pour atteindre ces buts, l’architecte et son épouse, tous deux Maître d’Ouvrage, ont arrêté après de nombreuses discussions les options suivantes :
- placer le long de la parcelle voisine un mur en béton apparent coulé sur place qui se retourne d’un côté pour réceptionner une toiture plate également en béton et détachée du mur par de petits poteaux métalliques thermolaqués gris anthracite. Sous la partie en porte-à-faux un store à projection verticale en toile-treillis de même couleur a été fixé afin de couper les rayons du soleil du soir et abriter du vent. Contre le mur dans la partie non couverte, une petite dalle en porte-à-faux sert de plateau pour le service tout en participant au jeu d’ombre contre le mur en fin d’après-midi.
- profiter de ce couvert pour abriter une douche pour le bain et un banc en panneaux bakélisés bruns foncés servant aussi de rangement pour divers matériels. Son sol, quant à lui, a été constitué de plaques de pierres naturelles afin d’avoir un ensemble minéral et une démarcation pas trop nette avec le gazon et aménager une transition harmonieuse avec le cheminement en pointillé vers le coin grill.
- aménager un coin grillades, originellement prévu le long du mur en béton, mais finalement déplacé à côté des bambous (cf photo). Le grill métallique se veut comme un élément sculptural et géométrisé avec des nuances volontaires de rouille.
- créer un bassin en béton avec lame d’eau et pourtour recouvert de claies en bois, dont un des murs serve à la fois de soutènement du terrain et de séparation entre les zones de niveau différent devant la maison.
- aménager un étang naturel de régénération de l’eau, alliant à la fois la beauté, la biodiversité et l’utilité, l’épouse de l’architecte n’aimant pas le chlore des piscines. Le système de régénération, pour bien fonctionner, nécessite une eau toujours en mouvement, donc impliquant une eau bouillonnante dans un coin. La différence de niveau a ainsi permis du même coup de créer une chute d’eau le long du mur de soutènement.
Cette différence de niveau a également été exploitée pour créer un contraste entre une zone précise engazonnée et construite avec des lignes géométriques devant la terrasse de la maison, et une autre en contrebas avec un étang de forme naturelle et une végétation variée, ainsi que de la prairie sur le pourtour.
De même, pour varier les ambiances nocturnes, l’architecte a fait appel à différents types d’éclairage :
- sous le couvert/ pavillon de détente des spots ont été intégrés dans la dalle-toiture avec variateur d’intensité sur la partie centrale et à l’avant devant le store à projection verticale un néon également intégré, avec plaque fluorescente affleurée au béton.
- dans les bassins, des luminaires ont été placés dans les murs en béton, respectivement dans les cailloux, sous la surface de l’eau, ceux de l’étang pouvant varier de couleur.