Agrandissement villa Mollard (2019)
SITUATION
Cette villa en brique TC avec isolation périphérique crépie de 22 cm d’épaisseur se situe au centre du village de Cousset, mais non loin des champs et de la nature environnante. Malgré la proximité des habitations voisines, on peut profiter de percées visuelles dans les angles de la parcelle.
IDEES ET CHOIX DIRECTEURS/ CONCEPT
Monsieur et Madame Mollard avaient fait appel en 2013 à l’atelier d’architecture Deillon et Delley de Bulle pour construire une habitation à l’architecture contemporaine affirmée. Ils désiraient agrandir leur maison, se sentant trop à l’étroit. Le besoin de pouvoir disposer d’une 3e chambre d’enfant à l’étage leur permettait du même coup de créer un nouvel espace salon au rez-de-chaussée et un 2e local de rangement au sous-sol.
Concernant la matérialisation et la gestion en façade de cet agrandissement, l’architecte a convaincu les maîtres de l’ouvrage de conserver le même principe constructif que l’existant et de renoncer à « faire lire » l’intervention. En effet, l’architecte trouvait plus intéressant de conserver une image unitaire du bâtiment encore récent et de belle conception. L’agrandissement permettait également de trouver une nouvelle volumétrie de l’ensemble bien équilibrée et élégante, tout en apportant davantage d’intimité à la terrasse.
Au rez-de-chaussée et au sous-sol, la forme géométrique a été donnée en partie par le biais de la terrasse surélevée en béton, les 2 autres faces étant dictées par l’alignement sur la distance aux limites. A l’étage, l’architecte a proposé une géométrie orthogonale induisant un léger porte-à-faux côté terrasse. Ce choix a permis de créer 2 chambres de bonnes dimensions et un jeu de volumétrie et d’ombres intéressant en façade, le nouveau petit porte-à-faux étant lié avec celui déjà présent devant la grande baie vitrée d’angle.
Le choix de garder le principe de sol sans joints de l’existant pour l’agrandissement au rez s’est imposé d’office, mais avec l’envie de contraster toutefois avec la teinte et la texture, à savoir en faisant appel à une chape plus proche du minéral. La hauteur sous plafond du sous-sol existant étant heureusement importante, il a été possible de placer le niveau du sol du nouveau salon une marche plus bas. Outre le fait de créer un volume plus grand, cette marche de teinte volontairement claire a permis de gérer efficacement la transition entre les sols et les espaces. Au plafond, la difficulté de ne pas toucher au panneaux acoustiques existants sous peine de devoir les poncer sur toute leur surface a été contournée par la nécessité de conserver et compléter un linteau en béton pour assurer la statique du bâtiment. Le salon se trouve ainsi à la fois dans une continuité spatiale tout en étant mis un peu en retrait, ce qui va dans le sens voulu par les maîtres de l’ouvrage d’avoir un espace plus intime pour ce lieu, ambiance intimiste renforcée par la position des fenêtres, à savoir uniquement soit en direction d’une échappée visuelle (baie vitrée fixe), soit proche de l’angle côté terrasse, la face du fond étant volontairement borgne côté voisin. Il est à noter que dans un souci d’économie, la baie vitrée fixe au rez et la fenêtre de la chambre existante à l’étage ont été récupérées, ainsi que leur store et un garde-corps en verre.
Pour l’agrandissement à l’étage, le choix d’un parquet identique à celui déjà présent dans les chambres s’est fait naturellement. Dans le nouveau hall-corridor, il marque une coupure bienvenue avec la chape anthracite existante, conférant à ces espaces de distribution une ambiance contrastée et chaleureuse, évitant la monotonie et cassant la longueur du hall devenue importante, ceci combiné avec l’apport généreux de lumière naturelle du Vélux qui a pu être placé juste devant l’acrotère existante en toiture. Le décrochement dans la continuité du mur côté chambre des parents a permis la mise en place d’une armoire avec une partie ouverte de teinte gris foncé. En applique sur la paroi opposée à cette armoire, un luminaire longiligne complète cette animation et les possibilités de variation d’ambiances le soir.
Toujours dans une volonté d’unité générale, les détails d’exécution notamment des fenêtres, des portes et de l’armoire ont été calqués sur ceux de l’existant, de même que pour les teintes et encadrements en façade. A l’extérieur, sur les conseils du maçon, il a été décidé en cours de chantier de ne pas reproduire le soubassement en béton dans un but de simplification constructive. Ce choix a finalement contribué à rendre explicite la nouvelle intervention tout en ne nuisant pas à l’unité de l’ensemble.